Poupée non genrée, jeux mixtes : atténuer les stéréotypes de genres par les jouets

Poupée non genrée, jeux mixtes : atténuer les stéréotypes de genres par les jouets

“Un garçon ne doit pas jouer avec une poupée” , “Cette petite fille qui ne joue qu’aux petites voitures, c’est un vrai garçon manqué !” : ce genre de phrases, qu’on entend encore régulièrement, pourrait nous faire croire qu’il existe des jouets de filles et des jouets de garçons. Nous sommes persuadés depuis le début chez Pipouette que ces stéréotypes ne font qu’enfermer les filles et les garçons dans des carcans qui les empêchent d’être qui ils sont, qui ils souhaitent être, et qui peuvent en payer le prix fort une fois adultes. 

Et surtout, on est convaincus qu’un jouet de fille ou un jeu de garçon, ça n’existe pas ! Il y a des jouets. Il y a des enfants. Les enfants aiment jouer. Et c’est tout ! Les rayons jouets, encore trop souvent clivés entre la gamme rose et la gamme bleue, tendent à proposer de plus en plus une représentation mixte des jouets, mais on n’y est pas encore partout et tout le temps. 

Comment choisir des jouets mixtes ? Une poupée non genrée par exemple, ça existe ? Et pourquoi est-ce si important de dépasser ces stéréotypes de genre pour promouvoir l’égalité entre les filles et les garçons et les voir s’épanouir ensuite en tant qu’adultes ? On vous dit tout.


Des jouets pour les filles et des jouets pour les garçons, vraiment ?

Comme nous le disions en introduction, chez Pipouette, il nous semble évident qu’il n’y a pas de “jouets de filles” et de “jouets de garçons”. Mais on sait aussi que les clichés ont la vie dure, et que changer les mentalités à ce sujet prend du temps. On comprend donc parfaitement qu’en tant que parents, on perpétue ces traditions d’offrir des poupées aux petites filles et des voitures aux petits garçons, comme tant de générations l’ont fait avant nous. Revenons ensemble sur les origines d’un tel clivage, et sur les risques de cette habitude. 


Rose et bleu, une question de marketing

Savez-vous ce qui justifie que les rayons de jouets filles soient remplis de rose et que ceux des jouets garçons soient tout bleu ? En réalité, rien du tout ! En tous cas, rien qui ne soit scientifiquement prouvé ou démontré. Car tout est une question de marketing et d’incitation à l’achat. 


Ouvrons un livre d’Histoire … 

Que ce soit au Moyen-Âge ou à l’Époque du Roi Soleil, le rose était une couleur masculine, symbole : 

  • de force 
  • de “virilité” 
  • de masculinité,

alors que le bleu était plutôt attribué aux filles - en référence à la Vierge Marie. Quelle ironie du sort !

Ce n’est que dans les années 80 et l’avènement du monde du marketing et de la sur-consommation, que l’idée émerge dans les têtes des publicitaires et des marques : en amplifiant les différences entre les genres, les clients achèteront davantage. Et particulièrement en ce qui concerne les achats pour les enfants ; à présent il y aura des vêtements pour filles (rose), pour garçons (bleu), des jouets pour filles et des jouets pour garçons. Bienvenue aux stéréotypes !


Élever nos enfants au milieu des stéréotypes : danger !

Depuis, bien évidemment, les mentalités évoluent - doucement -, et les limites d’un tel clivage se font connaître. Les risques du maintien de ces stéréotypes sont : 

  • d’enfermer les enfants dans des traits de caractères qui ne sont pas les leurs propres (“une fille est sage et gentille”, “un garçon est forcément fort, bagarreur, et ne pleure pas”)
  • d’orienter les goûts des filles et des garçons (“une fille aime le rose et les paillettes”, “un garçon aime le bleu et les voitures”)
  • de renforcer les codes sociaux en continuant à les transmettre

Le gros problème, c’est que ces clichés entendus par tous les enfants, garçons comme filles, s’inscrivent en chacun et chacune, et véhiculent des stéréotypes qui se retrouvent dans le monde adulte. Et il n’y a qu’un pas entre une éducation genrée, les écarts de salaire, les prix différenciés entre la gamme rose et la gamme bleue et le sexisme ordinaire qu’on expérimente encore bien après l’enfance.

Il est donc primordial d’oeuvrer pour casser ces clichés de genre, notamment en offrant des jouets mixtes, ou en évitant les jeux trop stéréotypées comme des voitures ou des poupées genrées (ou alors, on les offre au “sexe opposé” !).


Et les émotions dans tout ça ? 

On arrive au coeur du sujet qui taraude Pipouette évidemment … et les émotions de filles et de garçons, ça existe ça ? En fervents défenseurs d’égalité filles/garçons que nous sommes, notre réponse ne vous étonnera pas : bien sûr que non ! 


Il n’y a pas d’émotions masculines ou d’émotions féminines

Quelle tristesse que de penser qu’il y aurait des émotions réservées aux petits garçons - et donc aux hommes -, et d’autres aux petites filles - et donc aux femmes.

Parmi les phrases qu’on entend souvent (et qui font saigner nos oreilles), on peut citer : 

  • “Relève-toi, mais non tu n’as pas mal, c’est fort un garçon !” 
  • “Arrête de pleurer, un garçon ça ne pleure pas !”
  • “Ne t’énerve pas, c’est pas beau une fille en colère”
  • “Elle râle à chaque fois qu’elle veut quelque chose, c’est normal, c’est une fille donc elle est capricieuse.”

Imaginez la restriction de l’univers des possibles s’il y avait réellement des émotions interdites aux filles et d’autres interdites aux garçons. D’autant plus qu’on ne le répètera jamais assez, mais une émotion ne se contrôle pas, elle se ressent. Il y a ensuite différentes manières de les appréhender et de les gérer, mais cela n’a rien à voir avec le genre …!


Identifier, exprimer et appréhender ses émotions : une question d’êtres humains avant tout

Chez Pipouette, notre mission est de vous accompagner en famille à savoir mieux identifier les émotions, les exprimer, et les gérer au quotidien. Nous nous adressons à tout le monde : 

  • pères, 
  • mères, 
  • petites filles, 
  • petits garçons.

Peu importe les tempéraments, les particularités, les couleurs de peau, les types de familles. Au contraire, votre diversité fait notre richesse ; nous nous adressons avant tout à des êtres humains, et ça, c’est l’une de nos principales valeurs. 

Quels jouets offrir aux filles ou aux garçons pour sortir des cadeaux genrés ?

Pipouette a plus d’un tour dans son sac pour vous aider à choisir des cadeaux qui n’accentuent pas les stéréotypes de genre.

Sortir des codes couleurs imposés

Offrez du bleu aux filles et du rose aux garçons ! Plus nous éduquerons leurs yeux dès le plus jeune âge à voir que cela est possible, plus ils s’y habitueront et moins cela s’inscrira dans leurs cerveaux ; nous avons le pouvoir de changer le regard de toute une génération, n’est-ce pas un peu magique ça ?!

Vous pouvez aussi opter pour des jeux moins clichés comme : 

  • une poupée non genrée (qui ne soit pas couverte de rose avec une robe à paillette)
  • des voitures fushias, violettes, roses
  • une corde à sauter bleue marine avec des poignées “dinosaures” !

Aller voir dans le rayon d’à côté

Une astuce qui marche à tous les coups même si elle peut paraître contre-intuitive de premier abord : allez dans le rayon garçon quand vous cherchez un jouet pour une petite fille, et inversement ! 

Cela force à se poser des questions et à fouiller, et votre oeil à vous aussi s’habituera ainsi à ne pas genrer les jeux. N’oubliez pas que tout cela est une question de stéréotypes et de marketing !

Et si vous ne souhaitez pas offrir un cadeau trop “hors de propos”, vous pourrez toujours choisir le jouet qui vous semble le moins genré de la catégorie du sexe opposé. Ce sera toujours un effort dans la représentation mixte des jouets de la chambre de votre enfant. 

L’exemple de la poupée est très parlant : en choisissant une poupée peu genrée à un petit garçon, on lui redonne son unique rôle, celui de stimuler l’imagination des enfants … et rien d’autre !

Miser sur les livres

Les livres, une valeur sûre pour tout le monde ? Cela dépend ! 

S’il est vrai que les livres peuvent nous permettre de divulguer des messages forts, certaines histoires perpétuent avec conviction les stéréotypes de genre. Attention donc ! N’hésitez pas à feuilleter, voire à lire le livre avant de l’offrir, et d’en choisir un qui prône l’égalité entre les filles et les garçons. Vous trouverez notamment : 

  • des contes réécrits qui inversent les stéréotypes
  • des histoires où les filles sont fortes et les garçons sont sensibles
  • des livres où les filles n’ont pas besoin des garçons pour faire ce qu’elles veulent !

Pourquoi Pipouette est le parfait compagnon non genré ?

Parmi toutes les offres de doudous ou de poupées non genrées, il en existe de tous types et à tous les prix. Mais il y en est un qui fait toute la différence, et à plusieurs titres : Pipouette évidemment !

Pas de “il” ni de “elle”

Voilà une questions qui revient extrêmement souvent - de la part des adultes, vous noterez ! : Pipouette, c’est une fille ou un garçon ? On répond toujours la même chose : “Pipouette est un compagnon et nous avons volontairement choisi de ne surtout pas le genrer. Laissez votre enfant lui donner un prénom s’il le souhaite, un sexe s’il le souhaite, et voyez comment lui décide de lui parler !”

Exprimer ses émotions pour tous les enfants

On en a déjà parlé, mais pour nous, s’engager pour que les émotions n’aient ni sexe, ni âge, ni milieu, c’est notre quotidien. C’est pourquoi nous avons conçu Pipouette sans signe de genre, sous la forme d’un animal et non d’un humain, et nous y tenons beaucoup. Ainsi, chacun peut s’identifier afin de : 

  • mieux reconnaître ses émotions
  • savoir nommer les différentes émotions
  • s’approprier des outils pour mieux appréhender ses émotions

Comme nous venons de le voir, les jouets sont donc un formidable outil pour réduire les stéréotypes de genre entre les filles et les garçons, car ces clichés s’intègrent très tôt dans la vie. Et leur tordre le cou dès le berceau, c’est là toute la mission de Pipouette !

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