Émotions, peur ou surprise : quelles différences ?
Nous continuons notre exploration des émotions liées à cette période d’Halloween, en nous intéressant aujourd’hui à une confusion fréquente de deux émotions primaires : celles de la peur et de la surprise.
Quelles sont leurs différences ? Comment les distingue-t-on, et surtout, comment aider nos enfants à les distinguer et à les vivre ?
Alors, peur ou surprise ?
Un sursaut en entendant une porte claquer, un cri en voyant une araignée, un pas de recul en croisant un Père Noël déguisé, une méfiance face à un inconnu, une crainte de rentrer dans un ascenseur bondé … voilà autant de situations où la peur et la surprise se mêlent, jusqu’à se confondre. Et pourtant, elles sont bien différentes !
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la surprise est une émotion neutre. Elle est brève, instinctive et fait suite à un événement inattendu (bruit, vision …). Ce n’est que dans un deuxième temps qu’elle deviendra “positive” ou “négative” et fera donc place à une seconde émotion … qui peut être la peur !
La peur est une émotion plus profonde. Elle est d’ailleurs souvent une anticipation ou une appréhension, et elle contient de multiples variantes, allant de la simple crainte à l’angoisse handicapante.
Prenez deux situations qui commencent de la même manière : vous rentrez chez vous le jour de votre anniversaire et tous vos amis sont là pour vous fêter ; ou, vous rentrez chez vous le jour de votre anniversaire et une souris traverse à toute allure votre entrée. L’émotion de surprise sera la première (et la même) que vous ressentirez, mais tout de suite après, elle laissera la place à des émotions bien différentes d’une situation à l’autre !
Vous remarquerez d’ailleurs l’abus de langage que l’on fait tous.tes lorsqu’on croise quelqu’un de manière inattendue : “Oh ! Tu m’as fait peur !”. En réalité, ce n’est pas la peur qui prime à ce moment-là, mais la surprise. La peur n’arrivera qu’après, mais uniquement si cette personne ne nous a pas été agréable à croiser.
Si on en revient à Halloween, vous pouvez être surpris.e de croiser au coin d’une rue un zombie …! Puis avoir peur, ou trouver cela drôle, excitant, être étonné.e … autant d’émotions possibles à partir de votre surprise d’origine.
Comment accompagner nos enfants à distinguer la peur ou la surprise ?
Pour les enfants, la frontière et l’expression des émotions sont beaucoup plus ténues que pour les adultes. C’est pourquoi il est important de leur apprendre dès le plus jeune âge à nommer et reconnaître ce qu’ils ressentent … et c’est un long chemin !
C’est vers la science qu’il faut se tourner pour comprendre la confusion fréquente des enfants entre peur et surprise. La reconnaissance des émotions chez le tout-petit passe en premier lieu par ce qu’il décèle chez les adultes. Les premières émotions qu’il comprend – grâce aux expressions faciales – sont celles de la joie, de la tristesse et de la colère. Or, en communication non verbale, la peur et la surprise sont très difficiles à distinguer sur un visage, et encore plus pour un.e enfant. Plus il ou elle va grandir, plus son analyse s’affinera et la nuance se fera, mais il lui faudra beaucoup de temps.
Pipouette aide les enfants à faire la nuance. En montrant l’un à côté de l’autre le visage de la peur et celui de la surprise, votre enfant va vite repérer les différences sur les visages mais aussi sur toutes les sensations corporelles associées à l’émotion :
Quand Pipouette ressent de la peur, Pipouette a le visage qui se déforme, notamment sa bouche, ses traits sont figés, on lit de l’inquiétude dans ses yeux. Suivant les situations, tu peux cacher le visage de Pipouette avec ses mains ou avec ses oreilles, le.la cacher pour se faire tout petit. Ou alors tu peux lui faire prendre la fuite en courant si par exemple un chien lui court après.
Quand Pipouette est suprise, Pipouette a ses grands yeux écarquillés, sa bouche un peu ouverte, les joues qui peuvent se rosir. Mais aussi tu peux lever les bras de Pipouette en l’air de surprise ou les ouvrir ...
Montrer en miroir les émotions sur un support interactif comme Pipouette, permet aux enfants de matérialiser sur l’autre ce qu’il ressent dans son corps mais qu’il a parfois du mal à reconnaître ou identifier.
L’objectif est que ça vous aide, vous aussi en tant qu’adulte, et dans votre relation à l’enfant, car nous avons parfois nous-mêmes du mal à distinguer la peur et la surprise de nos petits lorsqu’ils l’expriment ! Yeux écarquillés, sursaut voire pleurs, les expressions qu’ils ont alors se ressemblent tellement que nous avons vite fait de leur dire “Oh pardon, je t’ai fait peur !” alors qu’ils ont juste été surpris.es …! N’hésitons pas à les interroger sur leur ressentis : tu as eu peur ou tu as été surpris ? Le questionnement va les amener à réfléchir à la nature de leurs émotions en grandissant.
Et si nous nous servions d’Halloween pour aider nos enfants à affiner leurs perceptions ? Commençons par un simple (petit) “bouh” derrière eux avec un chapeau de sorcière suivi d’un “Ah, je t’ai surpris.e tu as vu ! ” … puis attendre quelques secondes avant d’ajouter “Il te fait peur mon chapeau ?”
C’est l’occasion de faire ce chemin ensemble pour leur faire ressentir ces notions de temporalités différentes et de nuances que l’on trouve entre la peur et la surprise.
A vous de jouer !