Les questions autour de la mort font partie des plus redoutées par les parents et c’est bien légitime. Dans cet article, nous allons tenter de décortiquer cette peur, et surtout, de vous proposer des façons concrètes de l’aborder avec vos enfants, en fonction de l’âge et du contexte.
À quel âge a-t-on peur de la mort ?
A partir de 3-4 ans, il n’est pas rare que les enfants commencent à se questionner sur la mort. C’est un mot et un concept qu’ils entendent, ils veulent en savoir plus. Cela ne veut pas dire qu’ils en ont peur, et c’est là toute la nuance ! Ils se demandent pourquoi ils ne voient plus telle ou telle personne, pourquoi le chat n’est plus à la maison, pourquoi l’oiseau dans le jardin ne bouge plus. Nous sommes dans une période de questionnements, à laquelle nous nous devons de répondre en tant que parents, avec des mots adaptés à leurs âges. Et d’ailleurs, toute la difficulté à ce moment-là sera de ne pas transférer nos émotions d’adultes sur nos petits. Un bon moyen pour le faire est de discuter avec eux, de les faire parler, eux.
Les fameuses questions “Et toi, tu en penses quoi ?” ou “Qu’est-ce que cela te fait de ne plus voir le chat ?” permettent de savoir où se situe l’enfant par rapport au concept de la mort, ce qu’il en sait déjà, ce qu’il ressent. Pipouette est bien évidemment l’outil qu’il vous faut dans ce cas-là ! Il peut servir d’intermédiaire entre vous et votre enfant et créer de la connexion dans des situations délicates. Faites-le parler pour poser les questions à votre enfant, et inversement, pour parler de vos sentiments à vous : “Pipouette (avec le visage Tristesse par exemple) est comme Maman tu vois, il est triste que Papy ne soit plus là. Cela lui fait beaucoup de peine de se dire qu’il ne le reverra plus.” Verbaliser ses émotions en miroir sur un support permet de plus facilement accueillir cette émotion dans un moment douloureux.< La réelle peur de la mort arrive un peu plus tard, vers 5-7 ans, quand ils comprennent son aspect définitif. Là, les angoisses peuvent apparaître, notamment quand ils prennent conscience que cela pourrait arriver à l’un.e de leurs parents, frères, soeurs … Elles sont normales et universelles. En revanche, si vous sentez qu’elles deviennent insurmontables ou trop envahissantes, n’hésitez pas à faire appel à un.e professionnel.le qui puisse accompagner votre enfant durant cette période en l’aidant à extérioriser et gérer ces émotions.
Pourquoi et comment parler de la mort à un.e enfant ?
Tant que l’enfant ne perçoit pas l’aspect irréversible de la mort, cela peut être le bon moment pour commencer à aborder la finitude des choses, sans le brusquer, avec des mots et des situations adaptées. Par exemple, en parlant du cycle des feuilles des arbres, de la nature. Ainsi, il percevra peu à peu le concept, sans pour autant le craindre car la charge émotionnelle sera bien moindre.Lorsqu’un décès survient (personne proche, animal de compagnie …), peu importe l’âge de l’enfant, le mieux est toujours de nommer les choses telles qu’elles sont, de manière simple, sans utiliser d’euphémismes ou d’allégories. Les traditionnels “Il est parti”,”Il s’est endormi”, “Elle est au ciel”, peuvent redoubler l’incompréhension et l’inquiétude de l’enfant : “S’il est parti, c’est qu’il va revenir ?”, “Mais alors, s’il dort, pourquoi je ne peux plus le revoir ? Moi aussi si je m’endors on ne pourra plus me revoir ?”, “Elle est au ciel, ça veut dire que je vais la voir quand je prendrai l’avion ?”
Le mot “mort” n’est pas un gros mot ; il est surtout anxiogène pour nous, adultes, qui savons ce qu’il implique et qui y associons directement de profondes émotions négatives. Pour un enfant, il est souvent beaucoup plus neutre. La mort est inéluctable, et nos enfants y seront forcément confronté.es un jour ou l’autre … cela lui sera d’un grand secours dans sa vie de pouvoir l’appréhender avec davantage de compréhension.
Quant à la description des circonstances d’un décès, tout dépend là encore de l’âge de l’enfant et de la situation. Lorsqu’il s’agit d’une maladie, il est important de resituer le contexte d’une “grave maladie”, pour ne pas faire naître chez l’enfant une inquiétude disproportionnée lors de sa prochaine angine …
De même, il arrive que la mort soit perçue comme un soulagement pour l’entourage, quand la personne – ou l’animal – a beaucoup souffert ; c’est tout à fait quelque chose que l’on peut dire à un enfant. Peu importent ses croyances et sans forcément parler de “l’Après”, on peut expliquer simplement à son enfant que la personne est désormais libérée et “mieux”. C’est toujours rassurant pour un.e petit.e de percevoir cela chez les adultes qui l’entourent.
Tous ces questionnements, toutes ces problématiques, tous ces mots sont difficiles à appréhender en tant que parents. Chez Pipouette, nous souhaitons vous accompagner dans les bons, mais aussi dans les moments difficiles ou plus délicats. C’est aussi comme cela que nous avons conçu notre lapin préféré ; comme un outil de communication et d’expression avant tout !
Alors si nous pouvons être un intermédiaire et un vecteur pour vous aider dans ces discussions compliquées, nous en serions les plus touchés. Usez et abusez des visages de Pipouette pour parler de vous, de vos émotions, de celles de votre enfant, pour amener la discussion, pour apaiser les peurs … et pour finir par un gros câlin de réconfort !
Pour aller plus loin :
A partir de 2 ans (lorsqu’un décès survient) : Si on parlait de la mort, de Catherine Dolto
A partir de 3 ans : Au revoir Blaireau, de Susan Varley
Les questions des tout-petits sur la mort, Bayard Jeunesse
A partir de 6 ans : La vie, la mort, collection Mes p’tites questions
Lili a peur de la mort, de Serge Bloch et Dominique de Saint Mars
A partir de 6-7 ans : Coco, dessin animé de Disney